Né en 1957 à Zurich. Marié, une fille. Vit aux Ponts-de-Martel en Suisse.
Mécanicien de précision, artiste autodidacte, indépendant.
Marcus Egli ne se dit pas sculpteur, mais métallier. Sa rencontre avec l’aluminium s’est produite dans les années 1980, lorsqu’il a racheté avec sa femme une petite entreprise de fabrication de pièces de quincaillerie. Il y a cultivé le savoir-faire nécessaire au maniement de ce métal capricieux dont il aime tant la matière liquide, la légèreté, la couleur douce au brillant discrètement bleuté et la conductivité qui permet de ressentir la chaleur et l’énergie de celui qui le touche….
Ces œuvres sont bien souvent des variations autour du motif de l' »Hominium », petite figurine à la posture raide. Son visage poli où le spectateur découvre son reflet lui donne son regard. Il joue sur le contraste des matières, l’aspect brut et rugueux du corps combiné au lisse.
Marcus Egli met en scène ses « Hominium », les rassemble, les conditionne. Il crée des foules lâches ou denses, des blocs, des galeries de portraits. Comme il l’explique lui-même « la foule n’est souvent qu’un simple prétexte. Il peut s’agir de petits « nous » qu’on assemble, nos angoisses, nos haines, nos amours, nos vices… qui font ensuite un ensemble. Derrière la foule, c’est toujours l’individu que l’on retrouve. Parce que tous les personnages sont fabriqués un à un. Ils sont pratiquement semblables mais jamais complètement identiques. C’est comme nous, on a chacun notre identité. Ce sont ces petites identités qui font la foule ».
Marcus Egli interroge ainsi notre rapport au monde, notre rapport à l’histoire. Ses mises en scène, souvent proches de l’installation, abordent les thèmes de l’absurde, de l’anonymat, de la multitude et de la solitude. Elles nous renvoient l’image de notre propre existence. Une temporalité figée dans le métal et mouvante dans son image. Ses jeux de miroirs sont aussi des jeux de rôles où chacun peut se retrouver ou se perdre.